VOUS LE SAVEZ, DANS CES PAGES ON DÉFEND NOTRE ÉCONOMIE LOCALE,
NOS COMMERCES ET NOTRE ARTISANAT. ALORS FORCÉMENT, ON N’ALLAIT
PAS LAISSER PASSER L’OCCASION DE RENCONTRER LA DÉPUTÉE DERRIÈRE
LA LOI « ANTI-FAST FASHION »… ET PAR CHANCE, ELLE EST CHABLAISIENNE
Pourquoi avoir porté cette proposition de loi contre la fast fashion ?
Parce que ce modèle est intenable. Produire des milliers de vêtements à bas coût, avec des conditions sociales désastreuses et un impact écologique colossal, n’est plus acceptable. Mon objectif n’était pas uniquement de cibler Shein ou Temu, mais d’amener toute l’industrie textile à se transformer.
Concrètement, que prévoit le texte adopté en mars 2024 à l’Assemblée puis en juin 2025 par le Sénat ?
Trois mesures phares. D’abord, l’information des consommateurs, grâce à un affichage environnemental sur chaque vêtement, comme « un nutri-score textile ». Ensuite, un système de bonus-malus : les marques les plus polluantes paieront des pénalités pouvant atteindre dix euros par produit d’ici 2030, tandis que les acteurs vertueux bénéficieront de bonus renforcés. Enfin, l’interdiction de toute publicité pour l’ultra fast fashion, que ce soit dans les médias traditionnels ou sur les réseaux sociaux.
Quel message souhaitez-vous envoyer aux consommateurs ?
Acheter n’est pas un acte neutre. Si un t-shirt coûte deux euros, c’est que quelqu’un d’autre en paie le prix : l’ouvrier sous-payé au Bangladesh, et notre environnement. Avec cette loi, nous voulons donner à chacun les moyens de faire des choix éclairés, et responsabiliser les marques. Évidemment, sur les réseaux, certains vous accusent de brider la liberté de consommer… Au contraire, nous redonnons du pouvoir d’achat durable. Réduire l’écart de prix entre un produit ultra low cost et un vêtement fabriqué en Europe permettrait de soutenir nos industries et nos emplois. Il ne s’agit pas d’interdire d’acheter, mais de rétablir une concurrence plus juste et transparente.
Comment avez-vous obtenu un tel consensus à l’Assemblée, plutôt rare en ce moment ?
Grâce à une prise de conscience partagée. Habituellement, sur l’écologie, on est accusé d’aller trop ou pas assez. Ici, droite et gauche ont compris qu’il y avait urgence. Le soutien de Christophe Béchu, alors ministre de l’Écologie, et la mobilisation d’acteurs comme Julia Faure ont aussi été déterminants. Quelles sont les prochaines étapes ? Le texte doit encore être validé par la Commission européenne. Mais je suis optimiste. La France a souvent été pionnière en matière environnementale. Si l’Europe s’empare de cette loi, nous pourrions enclencher un vrai tournant pour toute l’industrie textile.
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